LA FAUNE
Les manchots Empereurs
On le trouve uniquement sur le continent antarctique. Il s'agit de la plus grande espèce de manchots (environ 1,20 m pour un poid de 25 à 40 kg) possédant les meilleurs temps de plongée (20 min à 250 m). De plus, il peuvent supporter des températures glaciales (-50°C) ainsi que des blizzards violents (200 km/h). Le couple de manchot empereur pond un oeuf unique par an c'est ce qui explique que la population de manchots empereurs ne croît que très faiblement. La garde , de l'oeuf puis du poussin se fait alternativement par le père puis la mère : la femelle transfère l'œuf sur les pieds du mâle puis part se nourrir en mer. La femelle revient juste avant l'éclosion, et si le poussin a éclos avant le retour de la femelle, le mâle, malgré son jeûne, s'en occupe et le nourrit grâce à une secrétion œsophagienne. Cela permet au poussin de survivre et de grandir pendant une durée maximale de 2 semaines.
Au retour de la femelle, le mâle, après avoir transmis le poussin, peut se rendre en mer pour une durée moyenne de 25 jours afin de se nourrir et de se reconstituer ses réserves. La transmission du poussin, du mâle vers la femelle ne prend qu'une dizaine de secondes, cependant elle peut s'avérer mortelle si elle dure dans le temps (le poussin gèle en moins de 2 minutes).
Enfin, le poussin est nourri par les deux parents par des poissons régurgités jusqu'à son départ vers l'âge de 4 mois. Aujourd'hui il n'y a qu'à peine 400 000 individus (dont plus d'un quart en mer de Ross).
L'arrivée des manchots empereurs a lieu en 2005, le 12 mars.
Les manchots Adélie
On peut l'observer autour du continent antarctique, on ne le trouve pas dans les archipels Crozet, Kerguelen ni Saint Paul et Amsterdam. Ce manchot, qui se nourrit essentiellement de krill qu'il trouve à une profondeur d'environ 50 m, peut mesurer jusqu'à 75 cm pour un poid d'environ 5 à 6 kg. La femelle pond deux oeufs, l'élevage des poussins est confié en alternance à l'un et à l'autre partenaire. La population totale, répartie tout autour de l'antarctique atteint 2 500 000 couples pour 10 000 000 de jeunes. Sa particularité est d'avoir un anneau blanc autour de ses yeux. Ce nombre est en légère augmentation sauf autour des bases antarctiques.
Les manchots royaux
On le trouve dans deux territoires étudiés : les îles Kerguelen et Crozet. Cependant sa présence est aussi remarquée sur toutes les îles sub-antarctiques. Ce manchot très adapté à la nage puisqu'il possède des ailerons quasi efficaces que des nageoires. Il mesure environ 90cm pour une moyenne de 12kg à l'âge adulte, mais son poid peut varier et atteindre 20kg en fonction de l'époque de l'année. Son plumage est caractérisé par une partie bien visible : de couleur orangée de part et d'autre du haut de la poitrine. Il se nourrit presque exclusivement en mer de poissons ainsi que de calmars.
Leur cycle de reproduction dure entre 14 et 16mois. Dans un premier temps, la parade nuptiale des manchots adultes dure 2-3semaines. Puis la femelle pond un oeuf unique qui sera posé sur les pattes du mâle l'adulte, la femelle rejoingnant la mer pour se nourrir. Les parents alterneront les périodes en mer et les périodes de nourrissage du petit jusqu'à son départ à la mer à 11mois.
Le manchot papou
Ce manchot est un des plus petits, il mesure moins de 85cm pour un poid inférieur à 8kg. Son dos et sa queue sont noirs tandis que son ventre est blanc. Son bec est rouge et ses yeux sont entourés d'un plumage blanc. Il est surtout présent sur les îles sub-antarctiques ainsi que sur la péninsule Antarctique.
Les manchots papous se déplacent très souvent d'une année à l'autre, leur arrivées entrainant la destruction de la végétation. Il se nourrit donc de végétation qu'il trouve sur place ainsi que de petits crustacés et de quelques poissons. On peut le trouver dans toutes les îles sub-antarctiques excepté Saint Paul et Amsterdam.
Les manchots à jugulaire
Il mesure entre 65cm et 75cm pour un poid inférieur à 5kg. La population de manchots à jugulaire est l'une des plus importantes puisqu'elle atteint près de 8millions de couples. Il est facilement reconnaisable à la bande blanche parcourant sa tête au niveau de son menton. Sa nourriture est basée presque exclusivement sur le krill ainsi que de petits poissons qu'il trouve ocasionnellement. On le trouve dans les îles sub-antarctiques, présence très occasionnelle dans les districts des Kerguelen et Crozet. Aucun individus à Saint Paul et Amterdam.
Les gorfous sauteurs
Les gorfous sauteurs forment de petites colonies repérable sur les falaises des côtes des Kerguelen et à Crozet. On en trouve aussi à Saint Paul et Amsterdam (où ils sont les seuls représentant de la famille des manchots). A Saint Paul et Amsterdam ils ont la particularité d'avoir des agrettes plus fournies qu'à Kerguelen ou à Crozet.
Les gorfous macaroni
Les gorfous sauteurs lui sont très proches. Le macaroni est juste plus gros. Leurs colonies sont plus importantes et peut atteindre plus d'un millions d'individus (principallement sur la cote des Gorfous Dorés à Kerguelen) et sur l'île des Pingouins à Crozet (1 000 000 d'individus).
Les skuas antarctiques
Le skua antarctique est un prédateur, de taille comparable à celle d'un goéland, qui s'attaque aux oeufs et aux poussins de manchots qu'il subtilise vivant. Le skua se nourrit aussi de poissons qu'il pêche en mer. Aujourd'hui leur nombre est stable, au alentour de 7 000 individus dont plus de la moitié en Terre de Ross. Pendant la période hivernale, les skuas migrent dans l'hémisphère Nord et vont jusqu'en Alaska et au Groenland.
Les fulmars antarctiques
Le fulmar antarctique est un oiseau pouvant atteindre 1,20 m d'envergure qui a un style de vol très caractéristique. En effet, il peut voler pendant des heures autour des bâteaux de pêche ou pour guetter le poissons ou le krill dont il raffole. Il niche sur les étroites corniches des falaises que l'Antarctique.
Les damiers du Cap
De taille comparable à celle d'un pigeon, le damier du Cap est parmi les nombreux oiseaux de l'Antarctique sans doute le mieux connus. Il niche autour de l'océan austral, des côtes de l'antarctique jusqu'aux îles sub-antarctiques telles les îles Kerguelen, l'île Crozet ou l'île australienne d'Heard. Il chasse du krill et se pose régulièrement à la surface de l'eau pour pêcher de petits poissons. Les damiers du Cap sont très nombreux dans l'hémisphère Sud et représente aujourd'hui plusieurs millions d'individus.
Les pétrels géants
C'est la plus grande espèce de pétrel (2m d'envergure pour un poid de 3 à 8 kg). Lors de la belle saison les pétrels se nourrissent de poussins de manchots vivants et de jeunes phoques. En hiver, ils se nourrissent de krill ou de poissons qu'ils trouvent en mer. Aujourd'hui la population mondiale de pétrel géants n'est que d'environ 72 000 individus soit 36 000 couples. La particularité de ces oiseaux, c'est qu'il sont nocture, et durant la journée ils se cachent dans des terriers.
Les pétrels de Wilson
C'est le plus petit oiseau de l'Antarctique, seulement 40 cm d'envergure, et aussi le plus léger, 50 g au plus. En été, il vole autour de l'Antarctique et des îles subantarctiques et se nourrit de petits poissons et de crustacés qu'il pêche soit aux abords des bâteaux de pêche soit grâce à un vol spécifique. En effet, il plonge ses pieds très souvent dans l'eau et de cette façon il attire ses proies. En hiver, il se lance dans une grande traversée de l'océan qui l'amène jusqu'au Nord-Est du Canada ou au Nord de l'Océan Atlantique.
Les pétrels des neiges
Doté d'un plumage aussi blanc que la neige, le pétrel des neiges peut se confondre avec le milieu naturel qui domine son habitat. Le pétrel des neige est aussi un grand voyageur, il a en effet été observé en vol à plus de 400 km à l'intérieur des côtes de l'antarctique. De plus, il peut nicher dans certaines crevasses des montagnes du continent à plus de 2 400 m d'altitude afin d'être protégés des skuas antarctiques, ses principaux prédateurs. Il se nourrit principalement de poissons et de krill qu'il pêche entre les icebergs dérivants. La population de pétrel des neiges est importante et atteint aujourd'hui plusieurs millions d'individus.
Les pétrels antarctique
Cet oiseau est mal connu car il ne se reproduit qu'en antarctique mais il niche loin dans les terres inhospitalières de du continent puisqu'on le trouve jusqu'au 80° Sud à plus de 300 km de la mer la plus proche. Avec son mètre d'envergure et pour un poid d'environ 600 grammes, le pétrel antarctique se nourrit essentiellement de krill et de poissons qu'il attrape dans la zone du pack et autours des icebergs. Il vit en colonie généralement installée dans un endroit exposé au vent afin de n'avoir pas trop de neige. Sa population est estimée à plusieurs millions d'individus.
Les albatros hurleurs (ou grand albatros)
Les albatros peuvent atteindre plus de 70 ans et sont fidèles, gardant le même partenaire tout au long de leur vie. Il n'élève qu'un seul petit tout les 2 ans. C'est un gros oiseau pouvant atteindre 1,20 m de hauteur pour un poids d'environ 6 à 12 kg, avec un impressionnant bec qui peut mesurer jusqu'à 20 cm. Ses pattes palmées courtes et son bec sont rose clair, son plumage à dominante blanche. Les mâles sont un peu plus grand que les femelles.
Chez les adultes, la majorité du corps est recouvert de plumes totalement blanches , sauf les bords inférieurs des ailes et les longues plumes du bout des ailes qui sont noires. Pour voler au dessus des océans qui forment son milieu de vie habituel, l'albatros a développé une stratégie de vol plané, tel un planeur. Il exploite au mieux les courants d'air et les vents, prenant de l'altitude ou descendant brutalement vers la surface des mers en fonction de leur orientation.
L'albatros hurleur est l'oiseux possédant l'envergure la plus grande, près de 3 mètres. Il est visible au large ainsi que près des côtes des Kerguelen et Crozet.
Les grands albatros ont peu de prédateurs naturels, seul les adultes affaiblis ou blessés, ou jeunes mal surveillés peuvent être les proies des skuas, gros oiseaux carnassiers qui profitent à l'occasion des oeufs abandonnés.
Les albatros d'Amsterdam
L'albatros d'Amsterdam (découverte en 1984) est une espèce très proche de l'abatros hurleur à la différence près qu'on ne la trouve que sur cette ile. Leur population est d'environ une centaine d'individus se reproduisant sur les plateaux des Tourbières à quelques encablures de la base Martin de Viviès.
Les albatros fuligineux
Les albatros fuligineux, nom provenant du latin fuliginis signifiant suie, sont beaucoup moins grands mais ils peuvent tout de même atteindre les 2mètres d'envergure, ils sont surtout très élégants en vols ainsi que lors de leurs parades nuptiales.
Les albatros timides
Les albatros à bec jaune
Les phoques crabiers
Ce phoque ne mange pas de crabe, contrairement à ce qu'on pourrait penser, mais exclusivement du krill qu'il pêche de la même façon que les baleines à savoir en filtrant de l'eau de mer. Les phoques crabiers jouent un rôle important dans l'écosystème marin puisqu'il consomment jusqu'à 160 millions de tonnes de krill par an. Aujourd'hui, on dénombre plus de 25 millions de phoques crabiers au large de l'antarctique. Ces phoques peuvent être exploités avec un seuil de 175 000 individus.
Les phoques de Weddell
C'est le plus impressionnant de tous les phoques, plus de 3 m de long pour 450 kg, mais aussi le plus résistant aux températures glaciales de l'antarctique. Le phoque de Weddell est un pinnipède qui ne s'éloigne que très rarement de la banquise, il plonge souvent dans l'eau froide où il peut aller jusqu'à 700 m de profondeur et y rester pendant une période d'environ 1 h 20. Actuellement, on compte entre 600 000 et 1 000 000 d'individus répartit autour du cercle polaire antarctique.
Les phoques de Ross
C'est le phoque le plus rare et le plus mal connu de tous les phoques. C'est aussi le plus petit : 2,20 m de long pour un poid d'environ 160 kg. Il se nourrit de poissons et d'un peu de krill qu'il pêche aux abords de la banquise. Dans l'eau il est assez rapide mais dès qu'il en sort il peut être approché facilement. La population des phoques de Ross se répartit autours de l'antarctique et on l'évalue à 150 000 individus pour la plupart solitaires.
Les léopards de mer
Le léopard de mer est un des plus imposant phoque, plus de 2,80 m de long et un poid d'environ 300 kg, il est aussi un très bon chasseur de proies vivantes. En effet, il se nourrit de jeunes phoques, de bébés manchots ou de petits oiseaux, il peut aussi pêcher le krill très abondant dans les mers australes. Le nombre total de léopards de mer est d'environ 500 000 individus.
Les éléphants de mer
Ils sont regroupés en harems dominé par un mâle possédant plusieurs femelles. Les mises-bas ont lieu en octobre. On les retrouvent près des côtes des îles Crozet et Kerguelen. Quelques individus sont aussi présents près de la base Martin de Viviès à Amsterdam. Les éléphants de mer mâles peuvent mesurer jusqu'à 7mètres de long pour un poids pouvant atteindre les 3tonnes. On pourrait croire qu'il sont dangereux pour l'homme, cependant à cause de leur lenteur ils ne le sont pas. Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, l'éléphant de mer était chassé par de nombreux chasseurs venus d'Amérique du fait que l'huile extraite de leur graisse était très apprécier.
Les otaries
Les otaries sont de grands prédateurs, pouvant mesurer jusqu'à 2m pour les plus grands mâles pour 200kg, les femelles sont plus petites et moins lourde. Il se nourissent de krill et de petits poissons. Le mâle est gris sombre tandis que la femelle est beaucoup plus claire et les petits sont quasi noirs. Les otaries vivent en harems, une dizaine de femelles pour un mâle. L'otaries, lorsqu'il est à terre, est très agile repliant ses nageoires postérieurs pour les passer sous son corps et se dressant ainsi en équilibre sur ses membres antérieurs, étant ainsi très dangeureux pour l'homme car agile à terre comme en mer.